Lorsqu’une publicité est alléchante, il est prudent de regarder ce qui est écrit en tout petits caractères : le prix défiant toute concurrence devient souvent un fardeau intolérable.
Les "petits caractères" sont ici les EPI [1] où le "P" fait toute la différence. C’est une "démarche de projet", comme les ex- "IDD" [2] où les enseignants ne pouvaient guère aller au-delà d’un peu d’animation ; seuls les plus doués, autonomes, et fortement soutenus par le milieu familial en tiraient un réel bénéfice. Toutes les mères de famille (et pères) n’ont pas la possibilité de se rendre disponibles 1h à 2h tous les soirs pour aider leurs enfants.
Actuellement, chaque collégien reçoit 3h d’enseignement de LV2 en 4ème et 3ème.
Le projet annonce 2h30 (susceptibles de réduction ultérieure à 2h, comme au départ) à partir de la 5ème... MAIS une partie en EPI... Reste au mieux 1h30 de réel enseignement. En sachant qu’un accent porté sur la LV2 en EPI se fait au détriment du Français, ou des Mathématiques, ou...
Publicité, quand tu nous tiens...
Et les classes bilangues (6ème-5ème), elles ne sont pas supprimées, on nous l’a affirmé !
C’est à voir... Les conditions deviennent difficiles [3] aggravées par des considérations bassement matérielles d’impossibilité pour les établissements petits ou moyens de les entretenir.
Et les classes (ou sections) européennes, supprimées. C’est officiel : trop "élitiste".
On ne sait pas très bien ce que signifie le mot "élitiste" dans la bouche de ses utilisateurs, mais on comprend mal le paradoxe d’un discours en faveur des langues étrangères - y compris aux dépens du Français - qui se concrétise par des entraves à leur apprentissage.
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