Vive le numérique !

Quel est le meilleur support pour les archives ?

A l’heure où on sacrifie le budget de l’éducation nationale sur l’autel du modernisme (chères, très chères tablettes) pour la plus grande satisfaction des propriétaires des très grosses et très étrangères entreprises qui les fabriquent, cette question très pratique vient nous titiller.

On a connu les cassettes, remplacées par les disquettes 5’1/4 puis les disquettes 3’1/2, puis les CDs, les clefs USB, les Disques Durs externes et désormais le Cloud qui nous met définitivement à l’abri des pertes, c’est juré.

Peut-être pas à l’abri des indiscrétions puisque le gestionnaire des serveurs de stockage peut confortablement y puiser à sa guise toutes les informations qui l’intéressent, de la liste des prix proposés pour des articles courants à la politique commerciale complète, en passant par les secrets de fabrication, jusqu’au secret intime embarrassant.

Lorsqu’on examine objectivement la longévité des systèmes magnétiques ou électroniques, ce qui frappe est leur extrême brièveté, aux antipodes de la quasi éternité annoncée au départ de chaque nouveau medium.
De plus outre l’obsolescence imposée par des geeks aveuglés par les attraits de la nouveauté, se pose le problème de la fiabilité même du support :
 le magnétisme disparait progressivement en quelques années - parfois beaucoup moins - et il suffit de quelques défaillances mineures pour que l’équivalent d’une bibliothèque soit perdu ;
 la durée de vie moyenne d’un CD ne dépasse guère quelques années également - autour de cinq - avec les mêmes conséquences explosives de défaillances minuscules ;
 le cloud, outre ses problèmes de confidentialité, pose la question de l’obsolescence et de l’entretien : lorsqu’une entreprise, ou un petit cabinet de quelques personnes, disparait, qui continue à payer l’abonnement, et donc que deviennent les archives parfois irremplaçables et indispensables ? Sachant que la durée de vie d’une entreprise dépasse rarement une vie humaine...

Bien sûr les livres sont démodés, conservateurs même - défaut suprême ? - mais n’importe qui peut lire des livres imprimés il y a plus d’un ou deux siècles voire davantage. Parfois la piètre qualité du papier ou de l’encre pose des difficultés (ainsi les partitions de JS Bach) mais le délai de disponibilité est tout de même conséquent.

Et en longévité pure, quels supports ont fait leurs preuves ?
Là on parle de siècles, et même de millénaires. Devinez quoi, on retrouve :
 le bronze
 la pierre (ces deux-là ne sont, peut-être, il est vrai, pas très pratiques)
 le papyrus
 le parchemin...

Alors avec la très fugace tablette électronique, de quel progrès, de quel avenir parle-t-on ?