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Le « genre » : études, théorie ou idéologie ?

jeudi 12 décembre 2013, par Epsilon

Le loup a beau se recouvrir d’une peau de mouton, il n’en reste pas moins un loup

Résumé

Le concept de « genre » véhiculé par les directives officielles se caractérise par le postulat :
il existe une identité sexuelle indépendante du sexe biologique.
Aucune définition universelle de l’identité sexuelle n’existe à ce jour ; toutes comportent une part subjective et se réfèrent à l’homme et la femme dont la seule définition est génétique. Le caractère subjectif, purement intellectuel de ce postulat, l’absence de toute étude crédible qui justifierait son énoncé interdisent de le considérer comme une théorie au sens usuel. La récupération politique, le vocabulaire militant, voire sectaire, utilisé, l’autoritarisme forcené de ses zélateurs l’inscrivent résolument dans la catégorie de l’idéologie totalitaire. Les études sur le genre invoquées ne sont jamais parvenues à s’affranchir de leur nature féministe militante initiale ; leur récupération actuelle en fait une coquille vide utilisée dans une tentative de dissimulation à la fois de l’indigence des fondements et de la gravité des conséquences. L’évidente incohérence du « genre » l’a fait disparaitre des discours officiels au profit d’expressions à la signification floue.

Analyse

Il existe parfois des ambiguïtés, voire des contradictions apparentes entre le phénotype (manifestation externe visible) et l’identité sexuelle ressentie ; mais ce phénomène rarissime concerne un groupe extrêmement restreint en aucun cas représentatif de l’humanité. Nous verrons plus loin que certains cas proviennent d’une anomalie hormonale ou génétique, ou pour une part importante, d’incidents au cours de l’élaboration de la personnalité. La volonté de mettre ces exceptions sur le même plan que le fonctionnement général de l’espèce vise à nier les fondamentaux biologiques ; c’est le but du vocabulaire militant qui cherche à s’imposer.

La récupération politique de ces cas extrêmes par les mouvements féministes les plus radicaux s’est conjuguée opportunément avec le déficit d’idéal qui s’est concrétisé par la chute du Mur. Une certaine famille politique a remplacé la lutte des classes par la lutte des sexes. Sans voir que ses conséquences amènent à pratiquer exactement ce que dénonçait un K.Marx : l’exploitation des plus faibles ; que ce soient les enfants devenus des marchandises que des adultes se disputent, ou des femmes en position de faiblesse dont le ventre est loué par des représentants d’une classe dominante. Mais il faut souligner que cette idéologie a dépassé les frontières politiques usuelles ; certains soutiens échappent difficilement à un soupçon d’opportunisme au vu de l’influence démesurée des tenants de cette idéologie.

Il convient d’avoir conscience que la violence, l’intolérance, le refus de la différence, sont bien du côté des promoteurs de cette idéologie. Comment se prétendre tolérant lorsqu’on refuse qu’une femme puisse présenter certains caractères considérés comme masculins, et qu’on lui impose de ce fait une identité sexuelle masculine ? Qui exerce cette violence chirurgicale irréversible sur des hommes exprimant un désir de changer de sexe, sans s’intéresser à la principale cause de leur malaise lié à un état dépressif [1] ?

L’abondante littérature qui accompagne la diffusion de cette idéologie ne se distingue pas par sa qualité [2]. L’essentiel des ouvrages et articles publiés déclinent sous des formes variées une unique idée : l’homme est une brute stupide, insensible et autoritaire, et la femme une petite chose soumise et opprimée. Certaines études développent une idée plus construite et rationnelle mais elles sont très rares. On retrouve la même prétention naïve de toutes les idéologies : ceux qui nous ont précédés étaient de sombres crétins mais Nous Savons ; et nous allons changer le monde, par la force au besoin.

Ceux qui auront le courage de se plonger dans cette littérature pléthorique retrouveront le plus souvent les mêmes caractéristiques :
• une avalanche de néologismes et mots savants destinée à masquer préjugés, entorses à la logique et pauvreté de la réflexion [3] ;
• une multitude d’amalgames et d’anachronismes dans une « histoire » revisitée à travers un filtre monochrome ;
• un sexisme exacerbé, équivalent féminin des pires clichés sur « les blondes » ;
• et surtout l’absence de toute argumentation scientifique, notamment biologique [4].

Un autre phénomène est apparu dernièrement : la volonté d’expliquer toutes les difficultés du monde actuel par le « genre », que ce soit la violence scolaire ou les accidents de circulation. Hannah Arendt a clairement mis en évidence cette caractéristique des totalitarismes : appliquer la logique d’une unique idée.

Sur le plan philosophique, il est tentant de voir chez les fondateurs de cette idéologie l’antique individualisme, le refus de toute convention sociale, sans la tempérance d’un Epicure, l’ascétisme d’un Diogène, la rigueur morale de Marc Aurèle ou le respect de l’observation d’Aristote. Le caractère ouvertement homosexuel et androphobe des fondatrices présente le flanc à la critique. L’outrance du rejet des réalités biologiques, accusées à tort d’être responsables « d’inégalités » parfois réelles, le report sur les autres, « la société », d’un malaise personnel, décrédibilise totalement le propos.

Concernant les Etudes sur le genre, leurs origines et l’utilisation du mot impropre « genre » ne plaident pas en leur faveur. Des études réellement objectives devraient inclure des enquêtes très étendues comme celle de R. Lippa, la série d’émissions norvégiennes Brainwashing [5], les études de Regnerus ou celle plus récente de Douglas W. Allen [6] ; et pourquoi pas le très polémique Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus. On peut estimer ces réflexions imparfaites et contestables, mais pourquoi faire comme si elles n’existaient pas ? L’absence d’argumentation opposée tend à prouver leur validité. Très récemment, un article extrêmement sérieux de la National Academy of Sciences of the United States of America est venu apporter confirmation, s’il en était besoin, de la différence intrinsèque des cerveaux féminins et masculins [7].

On observe enfin couramment des théoriciens non marié.e.s, sans enfants, tenter d’expliquer doctement à de vieux couples ce qu’est l’engagement conjugal, et aux familles la manière correcte d’éduquer leurs enfants. Les parents d’enfants nombreux resteront perplexes devant le fantasme du cerveau « pâte à modeler ». Ce serait simplement risible si ces préceptes n’envahissaient pas le quotidien des intéressés. Deux exemples : l’apologie de l’homosexualité à l’école primaire, déguisée sous une apparente « neutralité » très orientée et accompagnée de livres pour enfants dont la lecture fait dresser les cheveux sur la tête des parents, extrêmement déstructurante pour des enfants qui ne sont pas concernés par ces problèmes ni armés pour les affronter. La liste des associations habilitées à intervenir dans les écoles n’est certainement pas de nature à rassurer [8]. Enfin l’arbitraire dans le retrait des responsabilités parentales dans certains pays ayant adopté cette idéologie est réellement anxiogène [9]. Une affaire très récente en Angleterre [10], confirmée par des articles plus anciens de la rtbf [11], montre les conséquences concrètes de cette idéologie dans sa traduction pour les familles : le lien biologique ne définit pas le parent, seul le lien éducatif compte.

Devant la levée de boucliers provoquée par l’intrusion de ces concepts, comme les actions en justice d’innombrables parents espagnols, ou la résistance des parents allemands ou le refus catégorique d’européens de l’Est, les autorités françaises nient officiellement l’existence d’un « genre » qui est pourtant le principal objet d’une multitude de décisions aux conséquences impressionnantes. Les principaux synonymes actuels sont : « égalité des garçons et des filles » ou sa variante « égalité homme / femme », « lutte contre les stéréotypes sexistes » ou encore « lutte contre les discriminations ».

Notes

[1Heyer W. (2013) Gender, lies and suicide

[2Une ethnologue musicale verra par exemple publié sans discussion son article sur le « genre » : http://www.scienceshumaines.com/les-gender-studies-pour-les-nuls_fr_27748.html

[3Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire viennent aisément : le lecteur d’intelligence normale dérouté par un texte obscur peut se référer à cette maxime de Boileau

[4C’est cruellement visible dans les tentatives de justifications recueillies lors de la première des sept émissions norvégiennes Brainwashing, vers la fin : http://www.youtube.com/watch?v=PfsJ5pyScPs

[6Review of Economics of the Household, oct. 2013

[8Voir par exemple www.cestcommeca.net

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