"Il y a un certain nombre de parents qui, m’a-t-on dit, ont été inquiets, se sont laissé prendre à cette rumeur totalement mensongère selon laquelle (...) à l’école, on apprendrait aux petits garçons à devenir des petites filles" [1], vient de déclarer le ministre de l’Éducation nationale en marge de l’installation du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) à la Sorbonne. Le propos, dont l’emportement étonne de la part d’un philosophe que l’on dit si sage, a de quoi surprendre et mérite le rappel de deux faits.
Si l’on ne veut certes pas « apprendre aux petits garçons à devenir des petites filles » à l’école, l’Education nationale n’en a pas moins voulu montrer, via le film Tomboy, projeté à plus de 45 000 enfants le trimestre dernier, l’histoire d’une petite fille qui souhaite se faire garçon. Autre chose, le projet ABCD de l’égalité, tel qu’il est décrit sur le site du Ministère du droit des Femmes, se dit être un « outil pédagogique » qui vise, « dans un premier temps, à faire prendre conscience aux enseignants de la force des stéréotypes liés au genre ». [2] Bien connu, le terme de « genre » suppose, pour ses promoteurs avertis, la possibilité de changer d’identité sexuelle au gré de ses désirs. Si l’on veut informer les enseignants de cette donnée, serait-ce donc pour le seul bénéfice de leur édification personnelle ? Cette prise de conscience n’est-elle pas appelée à devenir incitation à de nouvelles pratiques éducatives ?
On le voit donc, l’attitude de notre Ministre en la circonstance est à nouveau reculade pour de futures ruades : tel Saturne dévorant un de ses enfants pour mieux le cacher, Monsieur Peillon renie ce qu’il a tant aimé, dans l’espoir sans doute de davantage nous le faire désirer.
Notes
[1] http://www.lepoint.fr/societe/pour-vincent-peillon-la-theorie-du-genre-n-a-pas-sa-place-a-l-ecole-28-01-2014-1785230_23.php
[2] http://femmes.gouv.fr/legalite-femmes-hommes-passe-par-legalite-filles-garcons/
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